Bonjour, et je vous remercie sincèrement de m’avoir accordé cet interview. La première fois, je suis venue dans votre cabinet un peu par hasard et mon attention a immédiatement été attirée par votre nom d’origine polonaise. Comment êtes-vous venu en Belgique?
Je suis né en Belgique. Mon papa était Polonais et ma maman Belge. Mes parents se sont rencontrés pendant la IIème guerre mondiale, quand mon papa a libéré le nord de la Belgique avec l’armée du Général Maczek. Ensuite, en remplissant son devoir de soldat, il a continué à se battre contre l’ennemi jusqu’en Allemagne. Pendant tout ce temps il est resté en contact épistolaire avec ma mère. Il est revenu en Belgique après la guerre, et en 1948 mes parents se sont mariés. Malheureusement, à cette époque parler une autre langue que celle du pays de résidence n’était pas bien vu. Dès lors, je parle français, néerlandais, anglais et juste un peu polonais. Ça c’est vraiment mon regret.
Est-ce-que vous visitez souvent la Pologne ? Est-ce que ce sont plutôt des voyages professionnels ou plutôt privés?
J’ai commencé à visiter régulièrement la Pologne à partir des années 90. Depuis lors, je visite mes cousins polonais et ce beau pays. J’ai été entre-autre à Krakow, Zakopane, Częstochowa, Wieliczka, Sandomierz, Kazimierz Dolny et Łódź. En 2002, lors d’une conférence médicale à Barcelone, j’ai rencontré un professeur polonais de Lublin, Tomasz Rechberger. Il opère l’incontinence urinaire avec la même technique que moi en Belgique. Et donc j’ai commencé ma collaboration avec les gynécologues polonais. En 2005, j’ai été invité à un congrès médical à Lublin, où j’ai eu l’occasion de présenter des techniques chirurgicales utilisées dans l’uro-gynécologie. J‘ai eu aussi le plaisir de coopérer avec le Prof. Malinowski de Łódź et j’ai donné un discours lors du congrès à Varsovie sur la chirurgie esthétique gynécologique. En mai 2017 je suis retourné de nouveau en Pologne parce que j’ai été invité à participer à un congrès gynécologique, et je dis franchement que je suis très heureux à l’idée de partir en Pologne.
Beaucoup de femmes n’aiment pas vraiment aller chez le gynécologue. Comment évaluez-vous la prise de conscience des femmes en Belgique à propos des visites régulières chez le gynécologue, et que signifie la «régularité» dans ce cas?
Je travaille comme gynécologue depuis 1983. Et je dois admettre que la prise de conscience des femmes en Belgique, à propos de la nécessité des visites régulières a bien augmenté. J’identifie même une tendance croissante par rapport aux années précédentes. La régularité veut dire au minimum une visite par an, en supposant bien sûr que la patiente ne souffre pas d’un problème ou l’autre qui nécessite des consultations plus fréquentes.
Quels groupes de femmes devraient-elles passer des examens préventifs plus souvent que d’autres?
Ces femmes, où une personne de la famille a souffert d’un cancer, devraient faire des examens plus souvent parce que les facteurs génétiques jouent un rôle important dans cette maladie. Je pense en particulier au cancer du sein et au cancer du col utérin. Les femmes de ces soi-disants «groupes à risque» devraient faire une mammographie et une échographique périodiquement.
A quel âge les adolescentes devraient-elles consulter la première fois un(e) gynécologue?
En principe, à l’âge de 16-18 ans. Souvent, les mères emmènent leurs filles ayant un problème de menstruation, ou pour vacciner leurs filles contre le cancer du col utérin. Une autre raison pour consulter un(e) gynécologue est également la prévention des grossesses non désirées, et dans ce cas de figure, une visite à propos de la meilleure méthode contraceptive spécifique.
En parlant des jeunes filles, cela amène tout de suite une autre question: quels types de prévention de la grossesse pouvez-vous recommander aux jeunes filles?
Les pilules contraceptives sont les plus populaires. En deuxième place, ce sont les patches. Il y a bien sûr d’autres méthodes comme le nano-vaginal, mais que les jeunes filles n’apprécient pas vraiment.
La gynécologie est une branche de la médecine qui s’occupe de la prévention au sens général et du traitement des maladies du système reproducteur. Quelle est votre spécialité gynécologique?
Je suis spécialiste en uro-gynécologie, ce qui signifie que je traite les maladies des voies urinaires basses chez les femmes, y compris l’incontinence urinaire. Je réalise aussi des opérations de prolapsus et de chirurgie gynécologique esthétique grâce à des formations appropriées que j’ai suivies aux États-Unis, en Australie, en Suède et en Angleterre.
L’incontinence urinaire est un problème plutôt embarrassant. On doit admettre que, selon les estimations, environ 30% des femmes de plus de 30 ans souffrent de ce problème, et qu’avec l’âge ce pourcentage augmente encore. Une fuite d’urine involontaire est souvent causée par la naissance naturelle d’un enfant/d’enfants d’un poids d’environ 4 kg (ou plus), mais aussi par l’exercice physique. Comment le problème peut-il être solutionné?
L’incontinence urinaire est une maladie répandue auxquelles les femmes âgées ne sont pas exclusivement confrontées. Un facteur important est la race. Les femmes blanches sont beaucoup plus exposées à cette maladie que les femmes asiatiques ou africaines. En outre, on devrait se rendre compte que le problème peut aussi apparaître chez les jeunes filles et les femmes qui font des exercices physiques trop intenses, p.ex. dans un club de fitness. Mais le tabagisme et une naissance assistée avec ventouse ou forceps augmentent aussi le risque d’incontinence urinaire. Ce malaise devient gênant avec le temps, car une petite fuite incontrôlée d’urine peut apparaître même en cas d’éternuements, de toux ou de rire. Heureusement, il existe des moyens pour résoudre ce problème. Parfois, il suffit d’une consultation chez le kinésithérapeute qui recommandera des exercices appropriés. Dans d’autres cas, la patiente peut effectuer une opération ou un traitement au laser. Ce dernier est utilisé spécifiquement chez les femmes âgées. Le problème de l’incontinence urinaire survient souvent après la ménopause, lorsque le taux d’œstrogènes diminue rapidement.
Où les femmes peuvent-elles trouver votre cabinet si elles rencontrent ce type de problème?
Je travaille à la Clinique Edith Cavell, mais aussi à deux cabinets: à Waterloo et à Anderlecht.
À présent, nous pourrions évoquer l’infertilité, qui est un drame pour beaucoup de couples. Les statistiques sont inexorables – on estime que jusqu’à 15% des couples rencontrent un problème pour avoir un premier enfant, ou après avoir donné naissance à leur premier enfant. Quels sont les facteurs qui réduisent les chances de tomber enceinte? Et que faire lorsque le problème est déjà apparu?
Les infections gynécologiques sont un des facteurs, en particulier les maladies sexuellement transmissibles et les anomalies des organes sexuels. L’âge est aussi un facteur important. Ce n’est pas un secret que les facultés de reproduction diminuent avec l’âge. Quand un problème pour tomber enceinte est identifié, il faut procéder à de nombreux examens pour cerner les difficultés auxquelles la patiente est confrontée. Le cas le plus difficile se présente lorsqu’on ne réussit pas à définir précisément les causes de l’infertilité, c’est-à-dire quand la médicine ne parvient pas à y apporter une réponse concrète. Dans d’autres cas, le médecin peut proposer un traitement à base de pilules hormonales ou même l’in vitro.
Où les femmes qui rencontrent des difficultés pour tomber enceinte peuvent-elles demander de l’aide en Belgique?
Les femmes qui rencontrent un problème pour avoir des enfants devraient aller dans l’un des centres de traitement de l’infertilité. On trouve un tel centre dans chaque province belge, souvent dans un hôpital universitaire qui s’est spécialisé dans le traitement de l’infertilité. Les plus connus sont: l’hôpital Saint-Luc et l’hôpital de Leuven.
Merci beaucoup pour cet interview. Je vous souhaite tout le succès tant dans la vie professionnelle que privée.
Et je souhaite à toutes les femmes la meilleure santé possible, qui est la chose la plus importante.
Avez-vous des questions ou des remarques? Laissez-moi, svp, un commentaire sous le texte ou envoyez-moi un message, en utilisant ma page “kontakt“.
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